Oka i’a , Pagi popo, Fa’apapa, Panikeke lapotopoto, palusami…ça vous dit ?
L'histoire n'a pas la conscience des peuples. Dans le triangle Polynésien, le découpage administratif du grand océan par les grandes puissances coloniales a éloigné des archipels qui partageaient la même culture. Au point qu'il est aujourd'hui plus facile et moins coûteux, depuis la Polynésie Française, de rejoindre Auckland ou Los Angeles que nos cousins des Samoa, Kiribati ou des Tuvalu. Tama'a ! vous invite donc, avec Air Tahiti Nui, à rompre le temps et à (re)découvrir un archipel éloigné et pourtant si proche de nous : les Samoa.
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Samoa les pères de nos pères
Le vaste empire Tu’i Tonga régna sur l’Océanie de la fin du premier millénaire jusqu’au 13e siècle. Les Samoans conquirent alors leur indépendance, qu’ils conservèrent plus de 600 ans, tout en développant leur culture et les échanges avec le reste de la Polynésie.
Taliga i Samoa, Bienvenue aux Samoa, chez “ nos cousins de l’Empire Tu’i Tonga ”…
Avez-vous déjà entendu cela dans les cours d’histoire de Polynésie française ? Sans doute pas. A tort. Notre histoire commune avec la Polynésie occidentale a plus de 1000 ans. Poteries Lapita, pétroglyphes, sculpture sur coquillages et bois…, nous partageons tout avec les frères des pères de nos pères, qui ont conquis les archipels de Samoa, Rarotonga (îles Cook), puis Raromatai et Tahiti (archipels de la Société), avant d’aller plus à l’est, jusqu’à Rapa Nui. Nous partageons donc avec les Samoans plus qu’un morceau d’océan : une page d’histoire commune, qui lie l’ensemble des Polynésiens dans toute l’aire du Triangle.
Le Ia ora tahitien, qui est Aloha à Hawaii, Kia Ora à Aotearoa, est ici Talofa : autrement dit le même mot, juste prononcé différemment. C’est la même chose pour Farani, français, qui est là-bas Fa’afalani. Nos vahine sont fafine, notre fenua : fanua, nos fare, fale. Pas d’hésitation, à 2411 kilomètres plus à l’ouest, nous nous sentons comme à la maison !
La gastronomie, au même titre que la langue*, les danses, l’habillement, le panthéon des dieux, les ancêtres mythiques, participe à ériger le tronc commun de cette civilisation océanique aux multiples cultures. Tama’a !, dans sa gourmandise avouée de comprendre et de mieux ressentir notre Pacifique comme une mer d’îles*, a donc pris la mesure de cet archipel du ponant, ses îles, ses habitants, ses recettes. Avec les tubercules, le coco, le ’uru, les poissons du large et du lagon, le four enterré (que l’on appelle ici umu), les Samoa offrent une gastronomie proche de la nôtre. Mais, avec ces influences issues d’Asie et d’Inde, qui la rendent différente, enrichissante, elle est devenue… exotique !
Où aller ?
Aux Samoa, quatre îles sont habitées (Upolu, Savai'i, Manono et Apolima) sur les 10 que comptent l’archipel (six îlots inhabités). La capitale Apia et l’aéroport international de Faleolo sont situés sur la côte nord d'Upolu, la deuxième plus grande île de l'archipel derrière Savai‘i. Ces deux îles font partie d’un circuit de découverte des Samoa.
* la formule n’est pas de moi, mais de Epeli Hau’ofa :
“ Il y a un océan de différences entre le fait de voir le Pacifique comme des îles dans une mer lointaine ou comme une mer d’îles. ”, Pacific Islander Editions, 2013
Comment se rendre aux Samoa ?
Le plus simple est bien entendu de prendre Air Tahiti Nui pour Auckland. Voyage confortable à bord du Fakarava, le nouveau Dreamliner de la compagnie. Depuis Auckland, vous aurez le
choix avec deux vols par jours minimum, assuré par Air New Zealand ou Samoa Airways. Comptez 3h50 pour un aller.
Vous pouvez aussi vous rendre depuis les îles Cook (Rarotonga) jusqu’à Apia (Samoa). Le vol dure 3h30, soit d’une durée à peu près équivalente. Mais il y a moins de connexions. D’autant plus que pour cela, il faudra vous rendre aux Îles Cook par Air Tahiti (1 seul vol par semaine de 2h40, au départ le samedi).
Découverte de la gastronomie samoane avec l’équipe du Sheraton Samoa Beach Resort
Palusami
Le palusami est le plat royal par excellence. Il est une des meilleures expressions du four traditionnel enterré (umu), où les viandes et tubercules sont cuits à l’étouffée, dans de jeunes feuilles de taro et baignés de lait de coco. A l’heure de la fusion food, on peut dire que c’est un “kebab à la mode polynésienne ”…
Le cuisinier du Sheraton Beach Resort, Aravindh Subramanian, fort de son expérience et de ses influences indienne, asiatique et océanique, a réimaginé ce plat traditionnel en le cuisinant façon croquettes de palusami. Bien vu ! Tout le monde n’a pas un four enterré dans son jardin. Or, le palusami étant totalement addictif avec ses saveurs qui ont un goût de “encore”, le chef du Sheraton a bien fait de l’adapter à nos fours modernes.
Retrouvez l’intégralité de la recette sur notre site : tamaa-mag.com.
Pani popo
Les pani popo sont des petits pains au lait de coco (on parle normalement de pagi popo en samoan).
Vous trouverez de nombreuses recettes sur internet. Attention, ces pani popo ne sont pas nos pains coco tahitiens, que l’on connaît là-bas sous le nom de Fa’apapa. Ce ne sont pas non plus des sortes de pancakes à la noix de coco : on les appelle ici panikeke Lapotopoto, que l’on aime cuisiner et manger en tant que coupe-faim dans la journée.
Les pani popo sont différents car ils sont arrosés d’une sauce coco qui leur apporte non seulement du goût, mais aussi une texture dont vous nous direz des nouvelles.