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Matari’i, les massages bien-être de Laetitia Garreau

Tout est venu au fur et à mesure, en douceur, comme une pelote qui se déroule. Laetitia Garreau a changé de vie avec un naturel déconcertant, à son rythme, pour embrasser un domaine qui lui va à ravir : le massage.


Texte : Valentine Livine - Photos : crédit Cyrille Georgin, de Tropical Studio


Un massage est un moyen pour l’humain de soutenir sa santé en s’inscrivant avec sagesse dans les cycles naturels.

Suivre les cycles naturels sacrés

Matari’i, c’est le nom qui reflète le mieux pour moi ma vision du massage, car cela montre de quelle façon l’humain peut soutenir sa santé en s’inscrivant avec sagesse dans les cycles naturels que sont Matari’i i ni’a et Matari’i i raro, explique Laetitia Garreau, masseuse certifiée fondatrice de Matari’i, les massages bien-être.

Ainsi, si chacun est libre de lui demander le massage qu’il désire, Laetitia conseillera celui qui lui semblera le plus adapté en fonction de la personne et de la saison. Le but est de soutenir le corps et l’esprit avec un soin relié à la nature cyclique de la vie.


Matari’i, les Pléiades ou l’horloge cosmique polynésienne

Matari’i i ni’a est l’été austral, symbolisé par le retour des Pléiades dans le ciel, vers la mi-novembre. C’est une période puissante, porteuse d’énergies de renouvellement et de régénération. C’est le retour de l’abondance, le moment où tout un peuple célèbre ses dieux, célèbre la vie qui devient à nouveau foisonnante. Cette période précieuse est considérée comme le Nouvel An polynésien tant elle se révélait cruciale pour la survie des populations insulaires.

Matari’i i raro est la saison de l’hiver austral, le moment où les Pléiades disparaissent du ciel polynésien. C’est l’annonce de la saison sèche et fraîche, de la période de disette durant laquelle les fruits se raréfient, les poissons sont moins abondants également, et protégés par le rāhui, une phase au cours de laquelle la pêche est interdite dans certaines zones afin de préserver l’équilibre naturel. Matari’i i raro débute le 20 mai. C’est un marqueur de temps aussi important que matari’i i ni’a.

Ces cycles naturels sacrés polynésiens s’avèrent très essentiels pour Laetitia Garreau, qui aime s’y référer et utiliser au mieux la puissance du massage en fonction des saisons de matari’i.

 

Laetitia Garreau se forme à l’art du massage à l’École internationale Tahiti Massage.

À domicile et en entreprise

Laetitia propose des massages à domicile et en entreprise. Je masse tout le monde, hormis les bébés et les femmes enceintes. Les personnes chez qui je vais adorent que je vienne à elles, car elles aiment rester dans la bulle de douceur une fois le soin terminé. Pas besoin de se presser, de prendre la voiture… Seulement la continuité du bien-être, la propagation de la détente et du sentiment de plénitude, de zénitude !


En entreprise, les massages peuvent être réalisés assis – le tahitien ou le chinois, nommé le Tui Na. Le premier s’effectue avec de l’huile, le second avec du talc, ou sans si l’on garde son vêtement. Le grand avantage du massage assis est qu’il déleste des tensions physiques et mentales en seulement 20 à 30 minutes. C’est un plaisir chaque fois renouvelé que d’observer des employés tendus s’installer sur la chaise, sentir leur corps se relâcher durant le temps du massage, et les voir repartir le sourire aux lèvres, légers et joyeux.


Tout commence avec Temiki

Le massage est entré dans sa vie lorsqu’elle est devenue mère. Une grossesse qui commence merveilleusement bien, mais se complique vers le 6e mois. Laetitia n’a pas le temps d’en prendre conscience, car tout s’enchaîne assez vite pour préserver sa vie comme celle de son bébé. Temiki, sa fille, naît prématurée à 7 mois. Elle était dans son château de verre, comme j’aimais appeler sa couveuse, et elle était si petite, semblait si fragile. C’est là que j’ai découvert le massage. Nous avons commencé par du peau à peau, beaucoup. Je sentais que ça l’aidait à tenir, à se battre pour sa vie, à se développer harmonieusement. Moi aussi, ça m’aidait, car j’étais sous le choc. J’ai fait face en avançant au mieux pour nous trois (Temiki, son père et moi), mais ce n’est que des mois après que j’ai réussi à intégrer, à digérer ce qui nous était arrivé, la façon dont nous sommes venues au monde : moi en tant que mère, elle en tant que personne.


Lors des crises de coliques de son nourrisson, Laetitia a massé sa fille… et cela l’apaisait. Ce qui était au départ un geste de soulagement physique s’est mû en un geste de réconfort émotionnel et de bien-être. Tout commence donc avec Temiki.


Se former

Laetitia Garreau, alors jeune maman, masse son enfant tous les soirs. C’est un rituel, un moment de connivence pour le duo, qui permet à Temiki de s’endormir dans les meilleures conditions. Pour Laetitia, c’est aussi une manière saine de clore sa journée. À l’époque, elle travaille chez le groupe Wan, notamment à la vente des terrains sur Pamatai Hills. Ce métier terre à terre lui convient, mais elle sent un appel vers quelque chose de plus vaste. Aussi, entame-t-elle diverses formations en développement personnel, s’intéressant notamment à l’hypnose et l’autohypnose, se pose-t-elle des questions sur ses choix de carrière, toutefois elle n’est pas encore prête à changer de voie. Elle quitte néanmoins le groupe Wan pour travailler en famille, souhaitant soutenir son compagnon dans son entreprise lors de la pandémie. Pendant deux ans et demi, elle exerce en tant qu’assistante de direction à TCT (Tahiti contrôle technique), la société de Nicolas, le père de Temiki. Je savais que ce serait provisoire, mais cet intermède était appréciable, d’autant plus que Nicolas avait besoin de renfort, son secteur d’activité n’étant pas touché par la crise de la covid, au contraire. Cela m’a aussi donné l’occasion de réfléchir posément à mon projet professionnel. Durant cette période, Laetitia Garreau se forme à l’art du massage auprès d’Isabelle Trébucq, à l’École internationale Tahiti Massage.


Je voulais comprendre et connaître les effets du massage sur le corps, apprendre plus de mouvements, aller plus loin que ma simple intuition.

Je me suis rendu compte que l’approche humaine dans le massage bien-être me plaisait. Le fait d’accueillir la personne dans son entièreté, de pouvoir agir sur son corps physique, sur ses états psychologique et émotionnel rien que par le toucher bienveillant, la présence et l’écoute. Si l’envie d’aller plus loin à un niveau personnel dans mon approche du massage m’a guidée vers cette formation, au fur et à mesure des protocoles appris, l’idée a germé de me reconvertir professionnellement.


Tout se posant avec justesse dans sa vie, c’est en août 2024 que Laetitia déploie son activité, en créant Matari’i, les massages bien-être.


Le massage tahitien est un massage bien-être inspiré des rituels de beauté ancestraux polynésiens.

Les bénéfices d’un massage

Les bienfaits d’un massage se révèlent nombreux, autant sur le corps que sur l’esprit. Le premier effet que l’on ressent est la détente profonde, favorisant l’éloignement du stress. Cette relaxation nous amène à mieux dormir, donc un bon massage apporte généralement un sommeil de qualité. Les pressions exercées sur le corps aident à lever d’éventuelles douleurs présentes dans les muscles ou, tout du moins, à en relâcher les tensions. Chacun ayant sa sensibilité propre, Laetitia adapte bien évidemment l’intensité de la pression en fonction de ce qui est le plus agréable pour le massé. Un massage ne doit pas être douloureux. On vient drainer des énergies, des flux internes, relaxer des zones tendues, apporter du relâchement, mais on évite l’inconfort physique. En fonction du soin choisi, les bénéfices peuvent être, en plus de la détente, du confort et du plaisir éprouvés, on note une amélioration de la circulation sanguine qui devient lymphatique, un renforcement du système immunitaire, une activation de la force vitale…


En ce qui concerne le massage en entreprise, les bienfaits sont avérés. Si certains employeurs hésitent à proposer ponctuellement, voire à intégrer, les massages assis au sein de leur société, d’autres en ont constaté les multiples bénéfices sur le bien-être général de leurs équipes, et sur la pérennité de leurs affaires. Un salarié heureux, détendu, reposé, se montrera plus productif et pro-actif qu’une personne à cran et fatiguée. Efficacité et motivation sont ainsi dynamisées grâce à un massage.


D’après Laetitia Garreau, un massage offre bien plus qu’un instant de relaxation.


Le massage aquatique peut réactiver en nous le souvenir de la vie intra-utérine, nous amenant à un sentiment de sécurité profond ou de libération de tensions en douceur.

Choisir son massage en fonction des cycles

Aux yeux de Laetitia, les massages constituent de précieux alliés pour soutenir l’organisme, le corps et l’âme. Chaque soin commence par un court entretien. Nous parlons du choix du massage, de l’intensité du toucher. Je m’informe de l’état de santé et d’esprit de la personne… Bien évidemment, je respecte son choix quant au massage à effectuer, mais je la conseille sur ce qui peut venir en renfort pour elle. 


Laetitia suggère, oriente vers le type de massage le mieux adapté au moment du rendez-vous. J’observe le corps, j’y suis attentive pour lui apporter du mieux-être et non le contraire. Par exemple, en période de grippe, une séance de réflexologie plantaire sera tout indiquée, venant renforcer le système immunitaire par la stimulation de zones spécifiques sur les pieds. Après avoir attrapé une grippe, la réflexologie permet de récupérer plus vite, stimulant les mécanismes naturels d’autoguérison du corps. Le massage californien viendra tout en douceur apaiser, réconforter, relaxer le corps pour le mener vers une détente profonde. Le massage énergétique chinois Tui Na, pour ne citer que lui, conduira à une dynamisation de l’énergie vitale de la personne, à un nettoyage des méridiens, à une libération émotionnelle et énergétique de ce qui pouvait être stocké. Laetitia s’est formée à tous les types de massages enseignés par Isabelle Trébucq : massages aquatique, indien, tahitien, californien, chinois, assis… et même en réflexologie plantaire.


J’aime particulièrement le massage indien Abyangha qui se réalise avec de l’huile de sésame chauffée. J’y ajoute des huiles spécifiques à chaque dosha, créées par un masseur hindou, en Nouvelle-Zélande.
La réflexologie plantaire soutient l’organisme en renforçant le système immunitaire par la stimulation de zones spécifiques sur les pieds.

Cela est un vrai plus pour la personne qui reçoit le massage, soutenant encore plus son corps en fonction de son morphotype dominant. Ce massage se fait sur le sol. J’apporte un tapis moelleux à cet effet, donc le massé est confortablement installé. Moi, je m’applique à poser une intention de soin, comme avant tout massage, puis je me dédie à la personne pendant 1 h 30, alternant des mouvements dynamiques et enveloppants, des pressions plus ou moins appuyées…


Laetitia propose ainsi pas moins de 8 massages différents, chacun ayant ses spécificités, ses forces, sa puissance propre. Une belle palette dans laquelle piocher, essayer et savourer à loisir !


 




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