La société a été fondée en 1981 par des investisseurs locaux ; EDT en a pris le contrôle fin 1998.
EDT en est toujours aujourd’hui l’actionnaire majoritaire à hauteur de 55 % tandis que le Pays, associé à quelques organismes institutionnels, en détient 35 % des parts, le reste étant réparti entre 600 petits actionnaires, parmi lesquels de nombreux résidents de Mataiea.
Ceci étant dit, il faut rappeler d’emblée qu’en matière d’énergie hydraulique, il est toujours question d’une concession donnée par le Pays à un aménageur, à l’inverse de ce qui se passe pour les centrales solaires par exemple. L’eau est un bien public, dont l’exploitation induit potentiellement des conflits d’usages avec d’autres et qui, à ce titre, est soumise à une autorisation administrative de régulation.
Dans ce contexte, Marama Nui, opérateur historique et de référence en la matière sur le Fenua, est en capacité de soumettre des projets ayant du sens, de les proposer études et business plan à l’appui au bureau des énergies. Les projets retenus font ensuite l’objet d’un appel d’offres auxquels d’autres concurrents sont susceptibles de répondre. Si cela n’a pas toujours fonctionné ainsi dans le passé, nous sommes désormais bien loin de l’idée d’un opérateur jetant son dévolu sur une vallée. L’investisseur, quel qu’il soit, aménage ensuite
la vallée en vendant l’électricité sur une durée longue afin de se rembourser tout en s’engageant à rendre ses ouvrages au bout de 40 ou 50 ans. Les premières reprises de concessions et remises en concurrence sont ainsi prévues pour 2035.
Par ailleurs, il faut noter que les travaux impliqués par l’édification de telles structures garantissent des retombées importantes au niveau de l’économie locale puisqu’ils font bien davantage travailler main d’œuvre comme fournisseurs locaux que la simple pose de panneaux solaires en provenance de Chine.
Pour mieux comprendre : la comparaison entre Vaite 1 et Vaite 2 commune de Teva i Uta
À l’origine de Marama Nui, il y a les centrales de Vaite 1 et Vaite 2, respectivement construites en 1981 et 1987, implantées à Teva i Uta sur la côte Ouest de Tahiti et qui constituent le premier équipement hydroélectrique de la société. Si elles sont toutes deux équipées de turbines Francis, l’une et l’autre diffèrent largement sur le plan de leur ampleur. Ainsi, la première exploite une hauteur de chute de 63 mètres contre 180 pour la seconde,
avec une longueur de canalisations de 2 000 mètres pour Vaite 1 contre 4 300 mètres pour Vaite 2. Installée à 284 mètres d’altitude, la seconde a requis l’édification d’un impressionnant déversoir à crue d’un coût, à lui seul, de 500 millions alors que la seconde, aisément franchissable, a même permis la mise en œuvre d’un petit ascenseur à poissons au cœur même de l’ouvrage retenant l’eau alimentant sa turbine.
Mais ce que l’on retiendra surtout, c’est la grande différence d’échelle entre les volumes de leurs retenues :
450 000 m3 pour Vaite 2 contre 20 000 m3 seulement pour Vaite 1 ; une différence d’échelle que l’on ne retrouve pas dans la même proportion sur le plan de leur capacité de production puisque si Vaite 2 affiche une production moyenne annuelle de 8 000 000 de kWh correspondant à la consommation annuelle (en 1987)
de 2 000 fare (foyers), Vaite et sa toute petite retenue parviennent en moyenne à une production annuelle éminemment respectable de 3 500 000 kWh (ce qui représentait alors la consommation annuelle de 1 100 fare ou de l’île de Nuku Hiva aux Marquises).
# La petite hydroélectricité solution énergétique à taille humaine pour le fenua
Investir à Tahiti #03