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Maraichage à Tubuai. Jouer la carte de la sécurité

À tubuai, les produits de la terre et de la mer prennent le bateau pour rejoindre tahiti. il passe, au mieux, tous les 10 jours. à tahiti, les grossistes font varier les prix en fonction de l’offre et de la demande, ils consultent les producteurs tahitiens avant de faire appel aux producteurs de tubuai. lesquels jouent la carte de la sécurité en proposant des fruits et légumes qui se conservent le plus longtemps possible.


© Texte & photos : Delphine Barrais


Charles Viriamu est agriculteur. « Je fais ce que j’ai appris. » Il est fils et petit-fils d’agriculteur.

« J’ai demandé à faire des études pour pouvoir quitter l’île, mais quand j’ai eu envie de rentrer, je n’ai pas eu d’autre choix que l’agriculture. Et c’est pareil pour tout le monde. »


Dans son fa’a’apu, il a planté des concombres, brocolis, potas, tomates. Tout ce que sa femme et lui apprécient frais et directement venus de la terre. « On a tout essayé, même les asperges, les fraises ou les raisins… Tout pousse ici ! »

Mais pour vivre du maraîchage, il faut s’adapter à la demande tout en tenant compte de la situation géographique et de ses contraintes.


Par exemple, les brocolis et les asperges ne trouvaient pas preneurs, ou très peu. Pour d’autres, c’est écouler la production qui pose problème, pas de les produire : « Avec les légumes comme les concombres, courgettes ou tomates, qu’il faut cueillir tous les 3 ou 4 jours, on ne peut pas rivaliser avec

Tahiti. »


Dans ses champs qui s’étendent sur 5 hectares, il plante chaque année en fonction de la saison carottes et pastèques

qu’il vend aux grossistes ou au revendeurs de bord de route de Tahiti. Entre avril et juillet, il produit entre 45 et 60 tonnes de carottes. Puis, entre septembre et avril (la récolte dure jusqu’en janvier), Charles Viriamu passe aux pastèques, environ 30 tonnes par an. Il a arrêté les pommes de terre, touchées par une maladie. « Elles poussaient bien, mais elles pourrissaient petit à petit avant même de pouvoir être consommées » regrette-t-il. Il a également arrêté le poireau depuis 2023, car il a eu du mal à écouler son

stock.



On a tout essayé, même les asperges, les fraises ou les raisins ... Tout pousse ici !


La Direction de l’agriculture se charge de sélectionner les meilleures variétés de fruits et de légumes en amont pour les agriculteurs. Les meilleures sont celles qui sont le mieux adaptées.


La Dag fournit les graines. « Selon les espèces, les commandes ne suivent pas toujours dans le temps », constate Charles Viriamu. Mais il a, désormais, trouvé un équilibre qu’il n’échangerait pour rien au monde. « j’aime mon île, j’ai trouvé le moyen d’y rester », conclut-il. « Et c’est tout ce qui compte. »

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