Se dépasser pour avancer
L’athlète qui aujourd’hui compte parmi les fidèles du Waterman tour a démarré sur un coup de tête par l’Ironmana en 2014. Cette “ femme de l’eau ”, 50 ans cette année, ne compte plus les défis relevés.
Son père, Ah-Tam Pou, fameux rameur, l’a mise en relation avec l’océan.
« Dans l’eau, je suis détendue, décontractée. Je ressens le mana de cet élément, je m’y sens libre. »
Mais c’est elle, Maeva Hargrave qui, depuis son plus jeune âge, passe au-dessus des obstacles de la vie sans jamais se décourager. Elle a obtenu son bac avec un enfant en bas-âge et a dû assumer ses deux enfants toute seule.
Après le lycée, elle réussit le concours d’entrée de la compagnie aérienne Minerve et s’est envolée vers la métropole. “ J’ai réussi à suivre la formation pour devenir hôtesse de l’air et à faire venir mes petits. ”
Le trio, soudé et inséparable, est rentré sept années plus tard “ car mes parents étaient malades.
Notre vie a basculé ”, se rappelle Maeva Hargrave. “ Mais j’ai retrouvé mon élément. ”
En parallèle à son évolution au sein d’Air Tahiti Nui (elle est aujourd’hui chef de cabine), elle s’est mise au kite surf et au paddle.
“ J’ai commencé le paddle en 2012, à l’âge de 45 ans. J’ai participé à des compétitions, à mon rythme. Après le travail, ça me détendait. ”
Et puis, en 2014, en lisant un magazine en vol, elle découvre l’Ironmana. “ Aucune distance n’était précisée, je me suis lancée sans savoir.
Un collègue sportif m’a donné quelques conseils et puis, deux semaines après avoir pris connaissance de la compétition, j’ai débarqué de Paris à Tahiti et pris un vol pour Bora. ” Elle est arrivée à 8 heures du matin sur la Perle du Pacifique alors que les épreuves démarraient à 14 heures. “ Les gens autour de moi n’y croyaient pas, ils s’inquiétaient sachant que je n’étais pas une grande nageuse. Mais je suis dure dans ma tête. ”
Sans prétention, soutenue par son mari et ses fils, elle a atteint les lignes d’arrivées de chacune des épreuves.
“ Je n’ai rien à prouver, je n’ai aucune prétention car je n’arrive pas à la cheville des grands sportifs inscrits, je veux montrer que tout est possible et à n’importe quel âge. Il faut positiver, quoi que tu entendes. ”
Depuis, Maeva Hargrave participe en plus de l’IronMana à la Waterman. Elle s’est aussi inscrite à l’Eleven city tour, aux Pacific paddle games et à la Naish Colombia.
Pour encourager les Polynésiens à la suivre, elle a mis sur pied l’ATN paddle royal race.
Une course qui rassemble de très nombreux bénévoles et athlètes locaux mais séduit aussi à l’international.