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Les ressources, des communs à respecter

L’eau, l’air, la terre et leurs occupants sont des biens communs précieux. Ce sont des ressources renouvelables, fragiles. Ils sont à tout le monde, ils servent à tout le monde, ils engagent donc tout le monde pour ce qui est de leur respect, de leur préservation, de leur « utilisation ».



Dans les années à venir, couper des arbres endémiques centenaires sans utilisation prévue ni autorisation de coupe préalable ne sera plus permis, car ces bois précieux sont une ressource rare.



L’eau en Polynésie

L’eau, les eaux de surface en particulier, sont des ressources renouvelables dont la capacité de restauration après des effets négatifs résultant d’activités humaines est limitée.


L’eau est utilisée pour la production d’eau potable et d’énergie, pour l’agriculture et l’élevage, ainsi que dans diverses industries.


La consommation en eau est variable selon les îles et les communes

Chez les particuliers, on estime la consommation d’eau potable :

  • à moins de 150 litres par jour et par habitant dans les atolls,

  • de 250 à 350 litres par jour et par habitant dans les communes facturant l’eau au compteur,

  • de 1 500 à 2 000 litres par jour et par habitant dans les communes ne facturant pas l’eau au compteur. Ces chiffres révèlent de véritables abus de consommation quand les contrôles sont inexistants.

Pour les usages professionnels (industrie, agriculture, loisirs), la consommation d’eau n’est pas suffisamment connue, même si, dans certains secteurs, elle est estimée. Ainsi, les quantités d’eau mobilisées pour l’agriculture ont-elles été estimées à 7 000 m3 par jour. 

En Polynésie, l’eau douce est inégalement répartie. Il y a donc différentes stratégies de gestion de cette ressource. Dans les îles hautes, de nombreuses réserves souterraines et des rivières permettent l’installation de forages et captages.


Dans les atolls, il s’agit de collecter l’eau de pluie voire d’avoir recours à la désalinisation de l’eau de mer.



Peu de forages sont équipés de compteurs volumétriques. Difficile donc de connaître les volumes de pompage. Il existe par ailleurs, sur Tahiti, près de 300 points d’eau répertoriés allant du suintement à très faible débit à des sources à débit important. Mais, les ressources sont encore mal connues et l’absence d’hydrogéologues agréés reste un problème.



Les eaux souterraines, qui sont stockées sous la forme de nappes d’eau souterraine dans les îles hautes, et de lentilles d’eau douce dans les atolls constituent la principale ressource en eau depuis plus de 50 ans, car elles sont naturellement de bonne qualité.


Elles sont exploitées par 67% des communes (32 communes sur 48) sous la forme de forages, qui constituent 74% des captages recensés (222 ouvrages sur 301).


Malheureusement, elles sont aussi très vulnérables aux contaminations liées à l’activité humaine : produits dangereux issus des décharges, rejets d’eaux usées en provenance des habitats ou des activités économiques, pesticides ou engrais…


La gestion de l’eau est de compétence communale, mais l’État, le Pays et dans certains cas l’Union européenne participent au financement de projets d’investissements pour permettre le raccordement de tous les résidents à un réseau d’eau potable et d’assainissement des eaux usées avant le 31 décembre 2024.


La consommation est en cours de maîtrise, notamment grâce à la mise en place de compteurs et de la redevance (40 communes ont déjà un budget annexe de l’eau), c’est 80 % de plus qu’en 2003. La protection des périmètres de captage se fait par l’intermédiaire des PGA, en attendant la mise en place d’une nouvelle réglementation. La problématique, dans le cadre de cette maîtrise est la recherche de fuites.


Car le gaspillage de l’eau est bien réel en Polynésie.



Le réseau d’eau à Faa’a, par exemple, est de 202 kilomètres de long. Au total, 70% de ce linéaire est vieux (plus de 25 ans). Il y a beaucoup de fuites et donc une perte importante de la ressource : aux alentours de 60%.

Concrètement, cela signifie que, sur 100 litres, la commune en perd 60. Au-delà du gaspillage de la ressource, cette perte induit des coûts financiers. La chambre territoriale des comptes qui avance ces chiffres estime qu’en réduisant de moitié les fuites, la commune économiserait 174 millions de Fcfp en cinq ans.


Pour repérer les fuites d’eau, des solutions existent. La Polynésienne des eaux est fortement impliquée dans les projets de gestion du réseau d’eau. La société déploie des solutions innovantes comme l’utilisation de détecteur acoustique pour la localisation des fuites sur des canalisations où les points d’accès sont rares et où le terrain est accidenté. Mais il revient aux entreprises, communes, particuliers d’entreprendre la démarche de détection des fuites.


À la CPS, des canalisations apparentes existent ainsi que des sous-compteurs reliés à des objets connectés. Ainsi, la CPS connaît-elle le débit d’eau en temps réel ou presque et en cas de dépassement une alerte SMS arrive au poste de sécurité.




 

Des efforts faits au cœur des entreprises

La charcuterie du Pacifique, récompensée par la Tortue d’or des entreprises en 2016 pour ses efforts mesurés depuis plus de 10 ans, comme la récupération des cartons (plus de 100 tonnes par an). La société a mis en place un système performant de traitement des eaux usées à sa sortie de l’usine.

 

Les réserves en eau ne sont pas infinies. Aussi, il convient de « nettoyer » les eaux usées par les activités de l’homme avant de les rejeter dans la nature, cela permet de limiter la pollution des réserves et de préserver la biodiversité.





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