Le nombre de croisiéristes (45 000 en 2019) a progressé annuellement de 6,9 % sur les dix dernières jusqu’en 2019.
En Polynésie, trois navires offrent des séjours : le Paul Gauguin (166 cabines), le cargo mixte Aranui 5 (103 cabines) et le Wind Spirit, voilier de 74 cabines. Des paquebots transitaient par la Polynésie jusqu’en mars 2020. Depuis 2017, en nombre de passagers, le port de Papeete se plaçait le 4e port de tête de ligne au niveau national (y compris outre-mer) et le 3e pour l’ensemble des destinations du Pacifique Sud. En 2019, la destination a accueilli 38 navires et 24 compagnies différents (contre 23 navires et 15 compagnies différents en 2010).
Décidé via l'Organisation maritime internationale en 2012, il a été décrété pour le 1er janvier 2020, soit l'abandon du fuel lourd (notamment pour tous les navires construits après cette date), soit par une réduction des émissions atmosphériques par l'utilisation de "scrubbers" (systèmes de lavages de fumées), afin de réduire les rejets d'une teneur de l'ordre 3,5% de teneur en soufre actuellement, à maximum 0,5% après le 1er janvier 2020.
En parallèle des zones maritimes dites SECA (Sulfur Emission Control Area) sont peu à peu établies dans diverses zones de trafic maritime internationale, pour tous les navires de commerces internationaux qui y naviguent. Le taux maximal d'émission est alors de 0,1% de teneur en soufre.
La croisière se veut être le "fer de lance" de cette dynamique. Après un travail au-détour des années 2010 pour réduire les émissions de CO2, il s'agit maintenant pour cette industrie de réduire les émissions en particules fines (soufre, azote…). Un grand chantier entamé activement depuis plus de 6 ans et qui est toujours en phase de recherche et d'expérimentation.
Les navires de croisière sont tous équipés d'usine de tri, traitement, et même recyclage (direct à bord pour certains), des déchets. L'utilisation du plastique à usage unique est progressivement supprimée par les compagnies quand elles trouvent des substituts valables et réellement vertueux.
Il faut savoir que plus les navires sont gros, plus les rejets atmosphériques, la puissance en énergie nécessaire (pour la propulsion comme pour la vie à bord), la taille des moteurs… sont importantes. La Polynésie favorise plutôt les petits navires.
Depuis 10 ans, la moyenne de passagers par escale, par an, sur l'ensemble des escales polynésiennes reste inférieure à 500 passagers. Les navires de plus de 2000 passagers, opèrent moins de 1,5% des escales en Polynésie. Les navires de plus de 1000 passagers, correspondent moins de 5% des escales totales. Les points de mouillage des navires sont contrôlés et définis légalement, la vitesse dans les lagons est extrêmement régulée (pas de trains de houle), et les packs de déchets ne sont pas débarqués en Polynésie s'ils ne peuvent être traités localement.
La Polynésie travaillait sur les approvisionnements afin de permettre de réduire encore les importations pour leurs avitaillements, et qu'un maximum de marchandises soient produites localement et réfléchissaient à mettre en place des régulations concernant le nombre de passagers, définir les fréquentations maximales, pas heure ou par jour, sur certains spots, certaines îles.
Charter et grande plaisance
Selon l’IEOM, l’activité de charter, qui offre la location de navires de plaisance, avec ou sans services (équipage, repas), est très dynamique en Polynésie française. Regroupant une vingtaine d’entreprises et une centaine de voiliers, elle génère des recettes annuelles évaluées à 1,5 milliard de Fcfp. Une grande partie de la flotte est basée aux îles Sous-le-Vent, en raison de caractéristiques favorables à ce genre de navigation.
La pollution par cette activité est réelle. Elle peut cependant être encadrée. Des formations ou des chartes de bon comportement sont parfois transmises aux locataires de ces catamarans : gestion de l’eau, des déchets, des produits d’entretien. Elles ne sont cependant pas généralisées. C’est un travail à mener.
La grande plaisance reste confidentielle. Sur les 5 000 navires de plus de 25 mètres recensés dans le monde, seuls 1 % visitent la Polynésie française. Sur les 30 millions de croisiéristes recensés dans le monde en 2019, 62 876 ont visité la Polynésie lors de leur croisière transpacifique (soit 0,21%). Leur impact sur l’environnement n’est pas mesuré (pollution sonore, dépense énergétique, transport pour visiter les sites, impact sur les sites naturels, etc.), alors qu’ils représentent 21% des visiteurs en Polynésie française (chiffres 2019).
Vous avez aimé cet article ?
Vous souhaitez découvrir l’intégralité du guide Fenua Ananahi ? Cliquez ICI