La somatopathie est une profession de santé naturelle, douce et non invasive qui prend de l’essor. Cette thérapie manuelle, qui repose sur une écoute physique et psychosomatique, permet de libérer les personnes de blocages émotionnels conscients ou non.
© Texte et photos : Valentine Livine
Le somatopathe commence par positionner ses mains sur le patient pour sentir la façon dont le mouvement respiratoire primaire circule.
La somatopathie relève d’un travail psychocorporel approfondi, partant du principe que le corps garde tout en mémoire, explique Thomas Mégard, le jeune somatopathe, derrière le nom d’Iho Somato. Le stockage de traumatismes, conscients ou inconscients en nous, va créer des perturbations que le corps tentera de corriger au travers de compensations, lesquelles seront visibles, car exprimées en symptômes physiques, comportementaux et, ou, psychosomatiques.
Diplômé depuis 3 ans maintenant, Thomas s’est installé à Tahiti après ses 4 années d’études à l’École de somatopathie, dans le sud de la France.
J’ai toujours su que je voulais aider les gens à guérir. Depuis petit, je sens cet élan du cœur à œuvrer au bien-être des personnes, tout comme l’ont fait ma grand-mère et ma mère via l’acupression et le reiki, et comme le fait aujourd’hui mon père, ancien comptable reconverti, devenu, lui aussi, somatopathe. Lorsque j’ai découvert cette profession, j’ai su que j’avais trouvé le métier de santé idéal de mon point de vue : le mariage d’un travail doux sur le corps, d’une écoute active et empathique du patient, et de l’utilisation sage et consciente de la psychosomatique.
Le corps parle
La séance débute par une succincte anamnèse (historique médical du patient). Il s’agit surtout de la phase d’accueil. Je pose peu de questions, seulement l’essentiel, car je souhaite éviter d’être influencé par ce que j’aurais entendu, préférant me fier à mon ressenti dans mes mains pour aller débloquer ce qui a le plus besoin de l’être lors du soin. Thomas sait que le corps parle, et il l’écoute. D’abord en prenant le pouls du MRP, le mouvement respiratoire primaire. Le somatopathe positionne ses mains sur le patient pour sentir la façon dont le MRP circule. Un défaut de mouvement interne le préviendra qu’une zone a besoin d’attention et de libération. Thomas travaille sur et avec les fascias, cette structure filandreuse, comparable à une toile d’araignée, qui entoure et gaine tous les organes, toutes les structures osseuses, circulatoires et musculaires d’un humain, car le MRP s’y déplace. Les fascias sont mobiles, riches en eau, conduisant l’information et pouvant la retenir. C’est donc une perception fluidique que sent Thomas sous ses mains lorsqu’il est attentif au MRP : comme un flux et un reflux proche d’une respiration, ou semblable au ressac des vagues sur la plage.
À ce stade, je continue mon enquête corporelle. Si je retrouve sur la structure le ressenti capté lors de la perception du MRP, c’est pour moi la validation de l’information reçue. Je sais qu’elle est légitime et qu’il est nécessaire de la traiter. Commence alors un échange avec la personne recevant le soin, afin d’amener de la conscience sur ce que l’émotionnel a cristallisé dans le corps, figeant ou entravant au passage le mouvement respiratoire primaire.
Le MRP est la première lecture corporelle effectuée par Thomas, à laquelle s’ajoute d’autres niveaux de lecture : je recherche des perturbations structurelles (donc anatomiques pures) ainsi que des défauts lemniscatoires (des mouvements rotatoires et énergétiques plus fins et subtils que les autres). Ces trois axes d’investigation et d’écoute du corps du patient me permettent d’amener à une libération émotionnelle et physique, pour rétablir l’équilibre naturel du corps. Cela nous conduit à explorer la psychosomatique et des aspects transgénérationnels. C’est passionnant et touchant.
Anamnèse : ensemble des renseignements qu’un malade fournit sur son passé et plus spécialement sur l’histoire de sa maladie.
Il vérifie sur la structure les informations données par le MRP.
Écoute empathique
Ma posture dans la qualité d’écoute que je prodigue est essentielle au bon déroulé de la séance, explique le somatopathe. L’empathie est la clé, tout comme la préservation de mon énergie en prenant soin de moi. C’est un positionnement que j’ai dû apprendre, mais, aujourd’hui, je sais de quelle manière apporter écoute, soutien et travail thérapeutique, tout en évitant de tomber dans le piège de la compassion, qui n’aide pas le patient en fin de compte. Thomas s’intéresse autant à ce que le corps lui dit et à ses maux, qu’au patient et à ses mots. Il émane une énergie douce, mais puissante, qui met rapidement en confiance. Son toucher est sûr. La tension qu’il applique sur le corps via les différentes techniques utilisées est impeccablement dosée pour relâcher ce qui a besoin de l’être, sans douleur.
Ce que j’aime tant dans ma profession, c’est que l’émotionnel est pris en compte autant que le physique.
Certains métiers se concentrent sur l’un ou sur l’autre, et j’apprécie particulièrement de les réunir dans ma pratique. Pour autant, Thomas Mégard sait reconnaître les patients qui ont besoin d’être orientés vers un thérapeute qui propose des services qui pourraient mieux leur convenir. Le but de sa pratique est de rendre les personnes qu’il reçoit autonomes et libres dans la préservation de leur santé. Si j’observe que j’atteins mes limites, il est de mon devoir de thérapeute de le signifier à mon patient, lui proposant les options de soins qui seraient les plus adaptées à son problème.
Un large spectre de patients et de champ d’action
La somatopathie s’adresse à tous, du nourrisson à la personne âgée. C’est très intéressant de travailler sur des nouveau-nés ou des enfants en bas âge. Je lis le corps du bébé, mais c’est sur la mère que j’interviens. Souvent, nous pouvons traiter des problèmes liés à la vie intra-utérine, à l’accouchement. Je peux apporter mon aide non seulement à l’enfant, mais aussi à sa mère. Ce lien si puissant entre eux, qui ont partagé un corps, des vibrations et des émotions pendant les 9 mois de la grossesse, continue les premières années de vie de l’enfant. Induire la guérison chez l’un, c’est la voir se manifester chez l’autre.
Thomas Mégard peut agir sur un large spectre de difficultés : allergies, dérèglement hormonal, endométriose, migraines, maladies de peau, addictions, stress, anxiété, dépression, troubles post-traumatiques… La somatopathie contribue également à renforcer le système immunitaire et les capacités d’autoguérison du corps.
Les bienfaits de la somatopathie s’avèrent multiples. Outre le soulagement physique immédiat, la personne venue consulter ressent une libération psychologique. L’action du soin s’inscrit dans la durée : en visitant l’histoire du patient grâce à la lecture du corps via le MRP, ainsi que les défauts lemniscatoires et structurels, le somatopathe remonte le temps, retournant à l’origine d’un trauma afin d’aider le patient à découvrir, accepter et faire le lien entre les traumatismes physiques et ceux psychologiques. Une fois cette étape réalisée, il est libéré de l’empreinte énergétique du trauma. C’est comme un reset. En général, deux séances suffisent à donner un nouvel élan de vie, à supprimer l’emprise d’un événement sur une personne. C’est assez extraordinaire à observer.
Thomas Mégard est passionné par son métier. Il se dédie à l’écoute active, aussi bien verbale que posturale, de son patient, afin de l’amener à la guérison. Thomas écoute autant le corps et ses maux, que le patient et ses mots.
Être passé par le processus de guérison
Lors de ses 4 années de formation à l’École de somatopathie, Thomas a expérimenté le processus de guérison. Nous sommes forcément amenés à travailler les uns sur les autres (étudiants) afin d’acquérir les bases de la pratique. Nous vivons donc quatre années intenses entre les cours à assimiler, les stages à effectuer, pour pratiquer au maximum, et les soins que nous recevons. Tout remonte, c’est un grand nettoyage qui remue. C’est intense, mais nécessaire. Cela m’a conduit à développer ma sensibilité, mon ouverture d’esprit, mes qualités d’écoute et de toucher.
Cette intensité dans l’apprentissage est ouvertement présentée aux aspirants somatopathes. Il leur est mentionné qu’ils s’engagent sur une voie nouvelle et difficile, obligeant à d’exigeantes remises en question personnelles, entre autres.
En ce qui concerne Thomas, il s’agissait d’une étape indispensable à l’exercice déontologique de sa pratique professionnelle. Je comprends ce que vivent mes patients puisque je suis passé par là ! Je sais également jusqu’où pousser le travail en séance. Je veille ainsi à ne pas sursolliciter le corps et l’esprit en les saturant d’informations, au risque de court-circuiter les bénéfices du soin.
Thomas Mégard est un thérapeute passionné travaillant à la guérison des personnes venant le consulter. En séance, son regard est concentré, son corps, alerte, mais souple. Il se dédie à l’écoute active, aussi bien verbale que posturale, de son patient. Le sourire doux et sincère, Thomas œuvre avec cœur, instaurant une atmosphère sereine et confiante dans son espace de soin, pour le plus grand bien de tous.
Facebook et Instagram : Iho Somato
Tél. : 89 50 19 95 - 17, rue Cook, Papeete
L’École de somatopathie
L’École de somatopathie dispose de deux centres de formations en France : l’un en Bretagne, l’autre en Ardèche. C’est là que Tomas Mégard a étudié. L’établissement a pour but de former à la pratique d’une technique manuelle douce, énergétique et globale, fondée sur l’altérité et l’écoute de l’autre. Reconnue par la fédération internationale des enseignants en méthode Poyet (Maurice Raymond Poyet, fondateur de l’ostéopathie), elle est la seule école habilitée à décerner le diplôme de somatopathe.
Thomas œuvre avec cœur, instaurant une atmosphère sereine et confiante dans son espace de soin, pour le plus grand bien de tous. L’École de somatopathie, en France, est la seule école française habilitée à délivrer le diplôme de somatopathe.