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La perliculture doit redorer son blason

En 2019, la perliculture est pratiquée sur une quinzaine d’îles et atolls de Polynésie française, sachant que quatre, Mangareva, Arutua, Apataki et Ahe, produisent 74 % des 9,1 millions de perles produites et déclarées.  Au total 703 producteurs génèrent tout ou partie de leurs revenus grâce à cette activité. Les fermes s’étendent sur 9 042 hectares.


Jeunes huîtres collectées, qui dans quelques années seront greffées par les perliculteurs


 

360 millions de tonnes en 2018

C’est la quantité de plastique produite, dominée par le secteur de l'emballage (50%) dont le plastique à usage unique. Au total 8,3 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été produits depuis 1950, dont 5 milliards auraient été abandonnées dans la nature. Une bonne partie de ces déchets finit sa course dans les océans soit 4 à 12 millions de tonnes chaque année. Représentant plus de 90% du nombre de débris plastiques entrés dans les océans, une partie des microplastiques (inférieurs à 5 millimètres) peut être ingérée par des organismes vivants, intégrant ainsi la chaîne alimentaire.

 

Ce secteur est une menace pour l’environnement comme le prouve la thèse de Tony Gardon, soutenue en décembre 2020.

Le plastique est utilisé comme support pour la perliculture depuis les années 1980 (cordages, collecteurs, …). Abandonnés ou perdus (intempéries), ces équipements se décomposent et forment des particules de micro et de nanoplastiques (respectivement de – 5 mm et de – 0,1 micromètre de diamètre) qui peuvent être ingérées par les organismes marins dont… l’huître perlière. Plusieurs campagnes d’échantillonnages dans les atolls de Ahe, Manihi et Takaroa ont montré une omniprésence de microplastiques dans eaux de surface, la colonne d’eau et les tissus d’huîtres perlières en élevage. Ce qui a des répercussions notamment sur la reproduction de ces organismes. La thèse pointe du doigt la perliculture mais elle n’est pas seule accusée, les activités touristiques et la pêche ont leur part de responsabilité.


 

Déchets perlicoles, une évaluation astronomique

En 2017, une première évaluation des déchets produits par la perliculture a été réalisée dans le cadre du programme régional Resccue (pour restauration des services écosystémiques et adaptation au changement climatique). Elle estimait à 82 tonnes les déchets plastiques théoriquement produits chaque année rien que sur les atolls de Takaroa et Takapoto. Ajoutez à cela, 37 tonnes de bouées et 28 tonnes de cordes, soit 140 tonnes qui finissent potentiellement au fond du lagon.

 

Cette thèse a été effectuée au sein de l’Ifremer est au cœur du projet Microlag (pour Microplastiques dans les lagons). Elle est entièrement financée par la Direction des ressources marines (DRM) consciente de la problématique depuis plus de 10 ans. 


Un plan de gestion des déchets doit permettre d'établir une filière de traitement de ces déchets. Il a été confié au groupement Elcimaï Environnement - Pae Tai Pae Uta – Vertigo Lab. Et un programme dit Perlibio financé a été lancé en 2018 en collaboration avec l’université de la Polynésie française pour dire stop aux plastiques et donc équiper les fermes de matériaux biosourcés et biodégradables. De nouveaux collecteurs biosourcés sont en cours de fabrication. 


 

Cocorig : sortir du tout plastique dans le lagon.

Candidat au concours Tech4Islands, le projet Cocorig envisage de fabriquer des cordages à partir de bourre de coco. La ressource est renouvelable et abondante en Polynésie. L’objectif premier est de fabriquer du cordage maritime. Un projet pilote cherche à remplacer les filets en polypropylènes.

 




Par ailleurs, il faut savoir que hors perliculture, l’aquaculture demeure une activité encore marginale en Polynésie française. L’aquaculture c’est : la crevetticulture, la pisciculture lagonaire, l’aquaculture de bénitiers et la collecte et l’élevage de larves récifales.









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