Chiffres :
Avant l’année Covid, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) avait comptabilisé 1,5 milliard de touristes en 2019 contre 1,4 en 2018, soit 3,8 % d’augmentation.
Selon l’IEOM, en Polynésie française, l’augmentation de la fréquentation touristique était de + 9,4 % la même année.
Elle avait ainsi accueilli 236 642 touristes en 2019 contre 216 268 en 2018, plus 62 876 excursionnistes (ne passant pas la nuit sur site - +33 % sur l’année). Le nombre de visiteurs et la durée moyenne de séjour ont également augmenté chaque année depuis 2016.
Pour recevoir les touristes, il existe : les hôtels internationaux, pensions de famille et meublés du tourisme. Les îles de la Société regroupent 63 % des hôtels et pensions de Polynésie (total de 339 structures d’hébergement) et 82 % de la capacité d’hébergement totale qui est de 1 386 unités en pensions et 2 820 en hôtels. D’où une pression forte sur cet archipel.
L’hôtellerie internationale comptait 44 établissements, concentrés dans l’archipel de la Société (39). Avec un cumul de 2 278 chambres, Tahiti, Bora Bora et Moorea comptait pour 86 % du total. Les Tuamotu-Gambier ne comptent que trois établissements, les Marquises deux et les Australes aucun. C’est la gamme luxe qui prédomine. Sur 926 000 chambres offertes à la location en 2019, 611 000 en font partie, soit les deux tiers.
Des initiatives durables dans les hôtels
Les hôtels Intercontinental par exemple tendent vers la durabilité. Membres du programme IHG Global Green Engage, ils remettent des rapports mensuels sur leur consommation d’eau et d’énergie et sur leur gestion des déchets, ce qui permet de contrôler l’utilisation des ressources et de minimiser leur impact sur l’environnement.
Les complexes ont intentionnellement planté des fleurs propices aux besoins des abeilles. Certains produisent leur propre miel (Tetiaroa en est l’exemple le plus célèbre) utilisé dans leurs restaurants et bars, parfois plus largement (vente en boutique ou dans d’autres hôtels du groupe) en plus d'autres ingrédients locaux, afin de réduire le transport ou l’importation de denrées alimentaires.
Les pensions de famille, 284 établissements d’une capacité globale de 1 373 chambres, sont principalement situées aux îles du Vent (53 %) et aux Tuamotu-Gambier (32 %). Dans les archipels éloignés, elles sont souvent le seul hébergement touristique disponible (Marquises, Australes et Tuamotu-Gambier).
Depuis mars 2018, il y a aussi les auberges de jeunesse, les terrains de camping, les villages de vacances et autres hébergements à vocation touristique. Le Service du tourisme a répertorié 21 hébergements à vocation touristique (camping, auberges de jeunesse et villages de vacances) et 424 meublés du tourisme en 2019, pour un total de 1 043 chambres.
Airbnb et HomeAway (les principaux) ont vu leur capacité d’accueil doubler en deux ans sur les trois îles les plus visitées de Polynésie française, Tahiti, Moorea et Bora Bora, de 800 à 1 700 unités.
Écotourisme à Tetiaroa
L’acteur, dans son testament, avait demandé à ce que Tetiaroa contribue à la préservation de l’environnement et à l’étude de la biodiversité. The Brando a ouvert en 2014. Il atteint un niveau d’empreinte carbone proche de zéro et est pratiquement autonome sur le plan énergétique. L’électricité est fournie par plus de 2000 panneaux solaires et générateurs nourris à l’huile de coco. L’air conditionné fonctionne grâce à un Swac. Les matériaux entrant dans la construction et la décoration des villas proviennent de Polynésie ou bien sont d’origine certifiée, renouvelable ou recyclé.
Pension La Plage : clé verte
Cette pension de Punaauia œuvre en faveur d’un tourisme durable au fenua, qui s’appuie sur un des labels mis en place par la CCISM : la clé verte. Concrètement : des panneaux solaires ont été ajoutés aux chauffe-eaux solaires existant il y a une dizaine d’année. L’entretien des locaux est fait à base de bio-traitements pour limiter la toxicité vis-à-vis des clients et de l’environnement. Elle a mis en place un compost pour les déchets organiques. Les fosses septiques et boîtes à graisse sont traitées avec des produits naturels, le gel douche est fabriqué à base d’ingrédients naturels, les robinets sont équipés d’économiseur d’eau, le papier wc, essuie-main et papiers d’impressions sont labellisés, les ampoules sont économiques…
C’est une initiative qui devrait être multipliée.
Or, selon le site de la CCISM, la pension La Plage est la seule à être labellisée Clé Verte. Les acteurs du tourisme sollicités pour nous parler de ce label n’en avaient pas connaissance. Quant à la CCISM, elle n’a pas donné suite à nos demandes d’interview. Sans doute parce qu’à force de créer de multiples labels et de ne pas les promouvoir, les porter, les diffuser, on se retrouve dans un green marketing sans effets qui finit par réduire à néant l’intention première.
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