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Une histoire du rugby en Polynésie

La première école de rugby a vu le jour en 1967. Quatre ans plus tard, une sélection s’envolait déjà pour les Jeux du Pacifique, obtenant d’honorables résultats. La pratique a peu à peu pris de l’ampleur en Polynésie, mais, c’est un regret, moins que chez nos voisins du Pacifique.



Patrick Pons dans son « Histoire du sport à Tahiti » considère une petite annonce parue dans la presse du

3 juillet 1965 comme l’acte de naissance officiel du rugby tahitien civil en Polynésie. Cette coupure convoquait

« tous les amateurs de rugby à la buvette du stade de Fautaua en vue de la réunion pour la composition d’une équipe de rugby sous les couleurs du Racing ». Cette équipe était amenée à disputer des matches contre

les bateaux militaires, le Génie et les équipes du C.E.P.


Avant, des rencontres épisodiques avaient eu lieu dès la première guerre mondiale entre les différents équipages des bateaux militaires de passage à Papeete. Entre les deux guerres, la pratique du rugby fut présentée aux plus jeunes. Alain Gerbault en 1936, initia notamment ceux de Bora Bora. Il insista malgré

les difficultés considérant que c’était « un jeu pour lequel les Polynésiens étaient beaucoup plus doués ».


En 1967, la première école de rugby de Tahiti voyait le jour.

Des rencontres ont été organisées, des championnats. Rapidement, la Polynésie a regardé au-delà de ses frontières. Elle a visé les Jeux du Pacifique de 1971. Le rugby figurait parmi les différentes disciplines inscrites au programme. La toute jeune sélection tahitienne décida d’y faire ses armes. « La perspective de cette première grande confrontation amena les responsables à solliciter la venue d’un conseiller technique. Claude Joubert arriva environ deux mois avant les Jeux pour prendre en main la préparation de la sélection », écrit Patrick Pons dans son ouvrage.


Dans le cadre de la préparation, une tournée fut mise sur pied en Nouvelle-Calédonie où deux matchs furent disputés (et perdus de justesse) par la sélection. En rentrant, les Tahitiens s’arrêtèrent à Nandi aux Fidji pour faire connaissance avec le rugby de cette île. Le résultat, par pudeur, est passé sous silence. Les joueurs du fenua, lors du match, découvrirent pour la première fois des… crapauds. Les batraciens vivaient sur le terrain gorgé d’eau. Certains joueurs étaient même à genou pur les observer…


Lors des jeux, la Polynésie rencontra les équipes de Wallis et Futuna, Western Samoa, Cook et retrouva celle de Nouvelle-Calédonie. Elle revint avec la médaille de bronze. Surtout, elle s’initia aux subtilités des règles du rugby.

L’histoire du rugby en Polynésie est marquée par d’autres grandes dates.

L’année 1977 fut celle d’une grande tournée d’une sélection de Tahiti en France pour permettre aux joueurs de se situer sur l’échelle des valeurs et progresser au contact de joueurs plus expérimentés. En 1981, en juillet, l’équipe de France, de retour d’une tournée chez en Nouvelle-Zélande, fait escale à Tahiti. Au stade Pater, les Français battent les Tahitiens 100 à 18.


Les joueurs iront ensuite aux jeux d’Apia (1983), aux mini-jeux du Pacifique (1985), aux Jeux du Pacifique

en Nouvelle-Calédonie (1987)… Différents clubs verront le jour, des noms s’inscrire pour toujours dans

les mémoires.

 

Petit parmi les grands


All Blacks, Wallabies, Manu Samoa, Flying Fijians, Ikale Tahi…

Les noms des équipes du Pacifique résonnent à l’international. La renommée de leurs joueurs dépasse les frontières des îles du grand océan. Pourquoi la Polynésie française ne se distingue-t-elle pas comme ses illustres voisins ? « Parce qu’on ne pratique pas le rugby à l’école », répond Gilles Lafitte, conseiller technique à la fédération polynésienne de rugby.


Pour Édouard Malakai, ancien joueur et entraîneur dans les îles, « c’est peut-être aussi parce qu’on n’a jamais été dans le besoin. On est trop dorlotés chez nous, trop assistés et on perd notre agressivité et notre détermination. » Ce qui est regrettable. « Car le rugby participe au développement personnel des femmes et des homes, à leur épanouissement », affirment Gilles Lafitte et Teiki Dubois. Il peut aussi participer au développement financier individuellement et collectivement. « À Tonga, c’est la 2e ressource derrière le tourisme », affirme le conseiller technique. « Les grands sportifs de ce territoire évoluent à l’étranger et envoient l’argent chez eux. »


La Polynésie chercher ses grands joueurs.

Ils sont en coulisse mais devraient bientôt monter sur scène. Pour preuve, fin mai 2019, World Rugby (sollicité par la fédération française de rugby) a confirmé la possibilité pour Teiva Jacquelain de jouer en équipe de France à 7.

 

Vous avez dit rugby ?

Le rugby est né sur un malentendu, une infraction aux règles du football. Et voici la quelle : William Webb Ellis, 18 ans, britannique, étudiait au collège de Rugby dans une petite ville du centre-ouest de l’Angleterre. Un jour de 1833, il ramassa le ballon de football et e déposa dans le but à la main. L’officialisation du sport eu lieu en 1848 lorsque la Football association et la Football rugby league divorcèrent. La fédération britannique naquit en 1871. Suivirent : les fédérations d’Écosse (1873), d’Australie (1875), de Nouvelle-Zélande (1879), du Pays de Galles (1880) et d’Afrique du Sud (1889). Toutes sont devenues de fameuses nations de l’ovalie contemporaine.

 

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