François Tardieu a quitté le fenua à 18 ans pour suivre ses études au centre de formation d’Agen.
Il a dû franchir ce cap pour atteindre son rêve : devenir rugbyman professionnel. Il poursuit sa route.
Les opportunités de devenir rugbyman professionnel sont peut-être derrière lui. Mais François Tardieu persévère. Il vient de commencer une saison à Blagnac. « Ça va être difficile, mais rien n’est impossible ! »
Né à Tahiti en 1995, il a découvert le rugby alors qu’il avait à peine 6 ans.
Il a marché dans les pas de son père, Laurent Tardieu, rugbyman et président de club. Laurent Tardieu avait
lui-même suivi ceux de son propre père. Le rugby est souvent une histoire de famille et de moments partagés.
« À cet âge-là, et pendant les années qui ont suivi, c’était pour le plaisir, il n’y avait pas de notion de jeu encore.»
À 13 ans, François Tardieu a rejoint le club de Faa’a où il a fait ses classes.
« J’ai fait beaucoup de sports », se rappelle-t-il, « et pas seulement du rugby. J’ai aimé le football, l’athlétisme. » Mais il a finalement préféré le rugby. Sans doute à cause des valeurs véhiculées. À coup sûr en raison de l’esprit d’équipe et l’entraide qui règnent avant, pendant et après les matchs.
Les premières sélections sont arrivées pendant ses 18 ans. Gilles Laffite, aujourd’hui conseiller technique de la fédération polynésienne de rugby, était à Agen à cette époque-là. À l’occasion d’un de ses séjours professionnels à Tahiti, il avait repéré le potentiel de François Tardieu et ouvert une porte sur une aventure sportive en France.
François Tardieu, joueur à l’aile et l’arrière, était intéressant. Il pouvait être celui qui observe le jeu et le relance aussi bien que le finisseur qui va chercher les essais et marquer les points. À ce niveau il n’avait pas et
n’a toujours pas de préférence. « Peu importe le poste, pourvu que je sois sur le terrain ! », dit-il.
En septembre 2013, il a quitté le fenua. Déterminé, confiant, il a tout de même dû faire face à un certain nombre de doutes. « C’était comme partir à la découverte dans un endroit où la culture, les habitudes n’étaient pas comme à Tahiti. »
Il a d’abord été en section Crabos avant de rejoindre le rang des espoirs d’Agen.
La première année, il a peu joué, prenant ses marques dans un milieu qu’il ne connaissait pas. Puis, tout s’est enchaîné. Il est resté quatre années au centre de formation de cette ville, suivant et validant en parallèle un Diplôme universitaire de technologie en gestion. Il a eu l’occasion, lors de son avant dernière année à Agen de participer à des matchs de Top 14 pendant le challenge européen.
« Ensuite j’ai intégré l’équipe première de Colomiers. J’ai pu faire des matchs de pro en D2. »
Là se trouvaient les opportunités. Mais son contrat n’a pas pu être renouvelé. La concurrence est rude, les places sont comptées et les prétendants tous très motivés.
En 2018-2019, il a fait une année à Valence d’Agen assurant par ailleurs un mi-temps de surveillant dans un collège. Les résultats de l’équipe n’ont pas été à la hauteur des attentes de François Tardieu. « En 2019-2020, Valence descend. C’est pour cela et pour des raisons de vie personnelle que je vais à Blagnac. »