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DAG Innover pour sécuriser l'alimentation

Le centre de recherche, innovation, valorisation en agriculture de la Direction de l’agriculture existe depuis toujours. Il regroupe les activités de recherche agronomique et de valorisation dans le domaine de la production végétale. Son équipe d’agro-transformation travaille sur différents projets comme la fabrication de cuirs de fruits, sorbets, confitures et gelées ou bien encore de farines ou de surgelés prêts à l’emploi.



Agropol, tel est le nom du centre de recherche, innovation, valorisation en agriculture de la direction de l’agriculture (DAG). « Il existe depuis toujours », indique son directeur Maurice Wong. Il regroupe les activités de recherche agronomique et de valorisation dans le domaine des productions végétales. Sa mission ? « Mettre au point des techniques innovantes visant à assurer une production agricole de qualité avec la réduction de l’utilisation des pesticides, l’amélioration du goût/saveur… Le centre vise en plus à diffuser ses techniques aux professionnels », répond Maurice Wong. Agropol participe également au développement des unités d’agro-transformation en apportant une assistance technique. Il fait évoluer ses travaux en fonction des besoins et attentes, mais le souci de l’autonomie et de la sécurisation date.


Pousses, plants, boutures et…élevage d’insectes

Situé à Papara au pk 39, il compte entre 30 et 35 techniciens et ingénieurs. Dans ses locaux se trouvent des pousses, des plants, des boutures mais aussi, à l’abri des aléas climatiques, des élevages d’insectes. Le centre mène des recherches

en partenariat avec l’université de la Polynésie française par exemple, mais aussi avec des instituts des Fidji, de France, avec la Communauté du Pacifique en Nouvelle Calédonie.


Il compte plusieurs équipes qui travaillent dans différents domaines. Les unes s’intéressent à la sélection variétale, elles testent et retiennent les variétés les plus adaptées au territoire. Sur le terrain et en laboratoire, d’autres s’attachent à conserver les ressources génétiques vivrières (taro, ‘uru, umara, banane maohi, taruā) pour conserver la biodiversité.


Le centre a par ailleurs un volet analyses de résidus de pesticides dans

les fruits et légumes locaux et importés pour accompagner les producteurs vers la réduction d’intrants (au minimum trois campagnes par an).


Il effectue aussi un diagnostic phytopathologique, identifiant et étudiant les maladies des plantes (virus et champignons) et produit des auxiliaires. Il élève et lâche par exemple des micro-guêpes contre les ravageurs. Fopius permet de lutter contre les mouches de fruits et Tetrastichus contre Brontispa. C’est ainsi qu’’Agropol se présente comme un appui technique aux filières maraîchères et vivrières délivrant des conseils techniques et diffusant de nouvelles techniques aux producteurs. Enfin, une équipe dédiée se concentre sur la transformation agroalimentaire. Cette équipe est dirigée par Corinne Laugrost, ingénieure qualité, et mène deux missions principales. D’une part, l’assistance technique aux usagers quels qu’ils soient et d’autre part la recherche et le développement.



Recettes & procédés

Dans le cadre de sa première mission, l’équipe de Corinne Laugrost effectue des essais pilote, met au point des procédés. « Par exemple, un particulier nous a sollicités pour mettre au point une purée de patate douce instantanée », illustre Corinne Laugrost. D’autres ont cherché à faire du jus de fruit, des chips, cuirs de fruit… Il faut alors trouver la bonne formulation, le bon dosage, les bonnes températures, le bon séchage. La technicité, le savoir-faire et l’expérience de l’équipe ainsi que les équipements sont à disposition des demandeurs. Ils interviennent à différents niveaux. « Il nous est arrivé de faire des recherches d’équipement pour l’industrialisation de procédés. » La recherche et le développement tournent autour de trois grands thèmes : la noix de coco et, pour les vivriers, les farines et les surgelés prêts à l’emploi. « Nous avons mis au point la pasteurisation de l’eau de coco », rapporte Corinne Laugrost. Cette eau de coco peut se conserver quatre semaines sans altération du goût.


« Actuellement, nous sommes sur la stérilisation du lait de coco. » Les premiers résultats sont tombés, « mais nous ne sommes pas encore satisfaits de ce que nous avons. » Toujours sur la noix de coco, l’équipe réalise des tests pour fabriquer de la poudre de lait de coco écrémée et des yaourts.


Nous avons mis au point la pasteurisation de l’eau de coco

 


Diversification des projets

Les porteurs de projets diversifient leurs activités. Ils sont une petite soixantaine par an à se faire connaître (pendant la période post-covid, en 2020, 21 et 22, ce chiffre est monté jusqu’à 70). Avant la crise, plus de la moitié d’entre eux voulait faire de l’huile de coco vierge. La cellule agrotransformation du centre de recherche, innovation, valorisation qui répond de coutume au cas par cas a longtemps organisé des formations sur cette thématique précise. Aujourd’hui, c’est la culture vivrière qui a la côte. Patate douce, taro, banane… sont au centre des attentions. Nous avons mis au point la pasteurisation de l’eau.


 

Lancement des ateliers d’agrotransformation

La cellule a été sollicitée pour participer aux grands projets du plan alimentaire territorial de Pays. Elle a notamment travaillé sur le programme de réalisation d’ateliers d’agrotransformation (réalisation des plans et attribution).


Ces ateliers consistent en une surface de 130 m2 viabilisés et loués nus, sans équipement. Ils sont en cours de montage et seront livrés clés en main à Tahiti et dans les îles. Trois seront installés à Mataiea en juin 2024, un autre est prévu dans l’immédiat pour Taputapuatea à Raiatea. Des tarifs préférentiels sont prévus. La location sera gratuite la première année puis dégressive les trois ou quatre années suivantes. Après la livraison, Corinne Laugrost et son équipe aideront les porteurs de projets à s’installer.



Falafel & gnocchis

Concernant les cultures vivrières, deux voies ont été retenues : les farines et les fruits et légumes surgelés prêts à la consommation. « Pour ce qui est des farines, le point noir reste le coût de production. » Il est établi à 1 200 francs CFP le kilo. « Nous avons déjà réussi à le réduire en trouvant du matériel moins cher. » Celui-ci est passé de 4 à 1,2 millions de francs, mais ce coût reste trop élevé pour pouvoir fabriquer des produits compétitifs. « Nous poursuivons nos efforts. »


Quant à la transformation des fruits et légumes, elle reste ralentie par un problème d’épluchage. La matière première n’étant pas calibrée, l’opération doit toujours s’effectuer à la main, ce qui pèse sur le coût de production. Dans l’attente d’une solution, « nous imaginons des recettes comme des cookies, falafels, gnocchis à base de fruits et légumes locaux. Nous sensibilisons les gens dès que possible pour qu’ils aillent vers ce genre de produits. »


La voie de l’anti gaspi !

Selon Corinne Laugrost, l’agrotransformation se heurte à diverses difficultés sur le territoire. Le marché n’est pas extensible, la production n’est pas constante et la main d’oeuvre onéreuse. De plus, développer les produits transformés c’est prélever une portion non négligeable de fruits et légumes consommables en l’état. « Aussi nous avons pris le chemin de l’anti-gaspillage, nous avons réalisé des fiches techniques de fabrication de cuirs de fruits, sorbets, confitures, gelées et pâtes de fruits. » Vient de sortir la fiche technique de la carambole.

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